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Fiche Technique
Difficulté: Très Facile
KM
Durée de marche effective
Dénivelé positif cumulé (mètres)
4.17
1 h 10
72
Après quelques semaines, voire quelques mois d'inactivité, nous voilà repartis aujourd'hui pour une randonnée, ou plutôt une tranquille balade de reprise, dans le magnifique Parc de la Vallée de St Pons.
On accède à ce Parc en voiture en venant de Marseille par l’Autoroute A50, sortie Aubagne puis direction Gémenos puis Parc de Saint-Pons. A près d'un kilomètre du centre ville de Gémenos, un parking gratuit est mis à notre disposition.
Ce parc de 800 hectares est situé au pied de la réputée forêt de la Sainte-Baume, protégée depuis plusieurs siècles, et possédant une exceptionnelle variété d'espèces végétales, intermédiaires entre la forêt méditerranéenne et la forêt alpine de moyenne montagne. Ce qui domine dans cette forêt, c'est l'humidité, conférant à l'environnement une verdure omniprésente. C'est cette ambiance et ce biotope que l'on retrouve aussi dans le Parc St Pons avec: épicéas, sapins, cèdres, érables, tilleuls, hêtres, chênes et même ifs.
Près du parking, il est possible d'accéder à une prairie particulièrement arboré, équipée de tables de pique-nique et qui est en fait le seul endroit proche du parc où il est autorisé de pique-niquer. Pour rejoindre le Parc, proprement dit, nous passons devant "La maison du Parc" (Photos 1 et 2) où il est théoriquement possible d'obtenir toutes informations sur ce lieu et sur son histoire. Malheureusement, nous sommes un mardi et comme il est inscrit sur le bristol accroché à l'entrée ( voir Photo 2), cet établissement n'est ouvert que les lundi, mercredi, jeudi et vendredi.
Dommage, nous aurions pu être informé que la Vallée de Saint-Pons est occupée par l’homme et cultivée depuis fort longtemps, dès l’âge du fer (1000 avant J.-C.), et qu'une présence humaine est également signalée lors de l’époque romaine et du Moyen-âge.
Nous traversons ensuite la départementale D2 ou route de Saint Pons pour atteindre une grande prairie verdoyante (Photo 3), réel début du Parc de St Pons, dont les habitants de Gémenos et bien d'autres prétendent que c'est un paradis, surtout à la mi-Avril, en pleine floraison des innombrables arbres de Judée.
3 - Grande prairie à l'entrée du ParcLa richesse de la biodiversité de Saint-Pons est intimement liée à l'humidité apportée par l'eau du torrent Le Fauge, qui naît à l’extrémité du Parc de Saint-Pons, et dont la source, alimentée par les eaux de ruissellement du massif de la Sainte-Baume ne tarit parait-il jamais, même au cœur de l’été. Malgré la sécheresse hivernale qu'a traversé la France et notre Région, les conséquences sur la flore locale de cette forte humidité sont encore visibles (Photos 4 et 5).
4 - L'humidité attire les insectes xylophages
5 - Mousse d'humidité se développant sur le versant Nord des arbresHeureusement que Le Fauge est là et c'est par l'eau qu'il apporte qu'ont pu se développer des activités aussi bien industrielles que spirituelles, dont témoignent les différents édifices que l'on croise sur notre chemin.
Au début du parcours nous rencontrons un panneau expliquant l'histoire du lieu avec notamment une reproduction d'une ancienne carte postale (Photo 6) montrant ce qu'était à l'époque, le Paradou (*), grand bâtiment du XVIIème siècle, témoin du passé industriel de la vallée. Sur la photo, on se rend compte à quel point l'importance de cet ensemble devait revêtir pour la vallée.
(*) Le Paradou: Il s’agit là d’un des 4 moulins à papier, fondés par le Marquis d’Albertas, fonctionnant grâce à des chutes d’eau actionnant des roues à aubes. Le papier (notamment papier à cigarette) était vendu localement, mais aussi exporté au delà des mers depuis le port de Marseille.
6 - Le Paradou, avant son déclinLes lieux ont été définitivement abandonnés au XXème siècle et malheureusement le temps a fait son œuvre puisqu'il ne reste aujourd'hui que des ruines à partir desquelles il nous est difficile d'imaginer ce que pouvait être l'intense activité de ce site. La grande cheminée est toujours présente (Photo 7), en revanche, il ne reste pas grand chose des nombreux autres bâtiments (Photo 8).
7 - La grande cheminée ne fonctionne évidemment plus, mais est toujours debout
8 - En revanche les autres bâtiments, même après rénovation sont en mauvais étatA l'extrémité de ce qu'était le Paradou nous passons sous un très beau porche en pierre (Photo 9) pour nous trouver sur les berges du Fauge.
9 - Porche à l'extrémité du ParadouAprès cet aspect économique, nous abordons un aspect plus spirituel. Pour cela, nous traversons le Fauge (Photo 10) par un petit pont, où l'on peut constater que l'eau coule bien, mais son niveau est bien en deçà de ce que l'on observe habituellement. Nous voilà maintenant devant la Chapelle Saint-Martin, première église paroissiale de Gémenos-le-Vieux, dont il est fait état dès 1080, son style romano-gothique actuel datant lui du Xlllème siècle. La vue de cette modeste chapelle vaut le détour, surtout au printemps quand les arbres de Judée qui l'entourent sont, comme aujourd'hui en floraison (Photo 11).
10 - Passage au dessus du Fauge. Il fait ce qu'il peut pour véhiculer l'or de St Pons, l'eau
11 - Chapelle St Martin, magnifiquement entourée d'arbres de Judée en fleursAvant de reprendre le sentier en direction du nord-est, nous prenons le temps d'admirer, derrière la chapelle, une vaste prairie avec des paisibles chevaux (Photo 12). En zoomant sur la photo (Photo 13), nous apercevons au loin un bâtiment, la Blancherie, une ferme devenue auberge puis redevenue ferme au début du XXème siècle et qui fournissait alors le lait pour les habitants de Gémenos. Lors de cette période, on l’appelait “la Petite Suisse”. Le bâtiment possédait aussi un moulin.
12 - Vaste prairie, mitoyenne de la Chapelle St Martin avec ses chevaux
13 - Au fond nous apercevons la ferme nommée "La Blancherie"Nous retraversons le Fauge sur le pont en bois (Photo 14) et passons devant le Moulin du Foulon (*), qui bien que récemment rénové ne présente pas, de notre point de vue, une grande valeur iconographique.
(*) Ce Moulin du Foulon date du XVIème siècle et était utilisé par les moniales de l'abbaye et aussi par d'autres pour y "fouler" les étoffes (chanvre, laine) après le tissage, pour les rendre plus souples et donc utilisables. Il est par la suite devenu un moulin à ciment, puis définitivement abandonné.
Nous remontons ensuite le cours du Fauge (Photo 15) dont le débit nous parait relativement faible et ne semble pas correspondre à la normale.
Toutefois, une bonne surprise nous y attend, un canard très sympathique (Photos 16 et 17) et nullement craintif s'approche de nous et s'active à grappiller les quelques graines de céréales que nous lui offrons.
16 - Un superbe canard, barbotant dans l'eau vient à notre rencontre
17 - Et après nous avoir bien observé, il vient chercher les quelques friandises que nous lui offronsAprès quelques centaines de mètres nous voilà devant Le Moulin vieux, connu aussi sous le nom de Moulin à blé dit de Cuges (*) (Photos 18 et 19).
On retrouve l’existence de ce moulin dans les textes de fondation de l’abbaye cistercienne de Saint-Pons en date de 1205, précisant qu’il s’agit d’un moulin à blé utilisant l'énergie hydraulique. Du premier moulin de Saint-Pons, il ne reste rien. Le moulin actuel, acquis par le Marquis d’Albertas en 1840 a la particularité d’avoir une roue à aubes horizontale.
(*) Un peu d'histoire: Pourquoi ce nom "Moulin de Cuges". Dans la vallée de Cuges. aucune rivière n'est présente car il s'agit de ce que les géologues appellent un "poljé" où l'eau ne ruisselle pas, mais pénètre directement dans le sol calcaire et perméable. Cuges serait le plus grand "poljé" d'Europe. Cuges produit du blé, mais, qui dit blé, dit farine et donc moulin. Comment faire sans torrent pour faire tourner une roue, sachant que, dans notre région, les moulins à vent sont peu nombreux, le vent étant capricieux et parfois très violent. C'est la raison pour laquelle, au XVIe siècle, les gens de Cuges achètent ce moulin à eau dans la vallée voisine de Saint Pons.
18 - Le Moulin Vieux dit Moulin de CugesAccolée au moulin, se trouve l'une des attractions principales du parc: la grande cascade moussue. Malheureusement, à cause de la sécheresse évoquée précédemment, cette magnifique cascade est aujourd'hui complètement à sec et par respect pour elle nous choisissons plutôt de vous la montrer, dans toute sa splendeur, telle que normalement vous vous attendez à la voir (Photo 20).
20 - La Grande Cascade Moussue telle que l'on souhaiterait toujours la voirPour le retour, nous traversons un petit pont (Photo 21) et nous trouvons devant une autre cascade, habituellement moins spectaculaire que la précédente mais qui a aujourd'hui l'avantage de nous offrir des chutes d'eau (Photo 22).
22 - Une autre cascade, plus petite, mais cette fois avec de l'eauNous redescendons, en suivant le sentier ombragé, le long du Fauge et arrivons au parking où nous retrouvons notre véhicule.
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