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Fiche Technique 

Difficulté: Passages difficiles  

KM	Durée de marche effective	Dénivelé positif cumulé (mètres)
11,34	3 h 40	669

Notre randonnée débute aujourd'hui à un endroit que les Marseillais nomment, sans exagérer, le "bout du monde", c'est à dire le petit port de Callelongue. En effet, la route du littoral, après avoir longé les plages de la ville est brusquement interrompue par une "gigantesque" falaise (là c'est certainement excessif !), empêchant tout aménagement raisonnable, mais offrant cependant avec le Rocher Saint Michel, les Lames et le Pas de la Demi-Lune un point de vue à couper le souffle (Photo 1).

1 - Port de Callelongue avec, le Rocher St MIchel, le Pas de la 1/2 Lune et les Lames

La météo de ce jour est assez capricieuse et nous avons un ciel très changeant, avec des embellies, mais aussi des passages nuageux. En revanche la température est parfaite pour des randonneurs.

Nous trouvons une place de parking un peu avant le "bout du monde" vers environ 10h30.

Notre objectif était de nous diriger vers La Tour Carrée des Walkyries, au dessus du Belvedère Titou Ninou ( Voir Belvédère Titou Ninou) par des chemins, parfois, "non conventionnels".

Nous descendons vers le bout du port (Photos 2 et 3) et arrivés devant le restaurant, nous laissons à gauche l'Avenue des Pébrons et prenons le chemin qui part en face. Au dessus la dernière maison, nous pouvons soit nous engager à droite sur le GR 51-98, soit prendre le sentier # 2 jaune qui monte jusqu'à l'ancien sémaphore. C'est cette deuxième option que nous choisissons.

2 - Port de Callelongue

3 - Dans l'avenue des Pébrons

Nous arrivons au Col du Sémaphore (Photo 4) avec à notre gauche, la continuation du sentier # 2 jaune, menant au Col de la Selle et en face le sentier # 2a noir, sur lequel nous nous engageons. Nous descendons environ 300 m pour rejoindre le GR 51-98, permettant ainsi d'éviter, temporairement, ce chemin en bord de mer, très fréquenté, où il faut faire attention aux rochers polis et devenus glissants par le passage des nombreux marcheurs.

4 - Le Sémaphore et le Col du même nom

Nous suivons le chemin des douaniers (GR 51-98), qui longe le littoral et il est impossible de rester indifférent face au spectacle qui nous est offert. La vue est ouverte sur l'Archipel de Riou (Photo 5) qui comprend de gauche à droite: l'îlot du Grand Congloué avec devant l'île Plane (ou Calseraine) qui doit son nom à son relief tout plat, puis l'île de Riou (*), la plus imposante, ensuite l'île de Jarre (**) et l'île Jarron. Il est même possible de voir au loin la toute petite île Moyade.

(*) L'ile de Riou: C'est au large de cette île que le P-38 Lightning de Saint-Exupéry, abattu le 31 juillet 1944 par Horst Rippert un pilote de la Luftwaffe, a été retrouvé en 2003 par des plongeurs.

(**) L'ile de Jarre: Est associée à un événement tragique survenu à Marseille, la Grande Peste de 1720 .C'est sur cette île que fut mis en quarantaine le navire  Grand-Saint-Antoine , dont certains matelots avaient été porteurs de cette maladie. Après isolement, le navire fut volontairement brûlé à l'été 1720. La peste s'est néanmoins répandue et ne fut totalement éradiquée qu’en janvier 1723, avec un bilan effroyable d'environ 100 000 morts sur les 400 000 habitants que comptait la Provence à cette époque.

5 - Archipel de Riou

Nous tournant vers l'ouest nous apercevons (Photo 6), sur le sommet, à droite, l'ancien Sémaphore, d'où nous venons et derrière la colline, la pointe de l’île Maïre avec ses deux Farillons ou Pharillons, pitons rocheux émergeant en pleine mer, baptisés par certains "Farillons de terre et de mer", ou par d'autres "Farillons du milieu et du large".

 
6 - Ile Maïre et ses Pharillons

Bientôt, nous parvenons à une toute petite calanque avec une eau limpide qui, par sa forme particulière, porte le nom très féminin de Mounine qui à Marseille signifie......Si vous ne savez pas, demandez à un marseillais et il va s'escagasser de rire à s'en faire péter l'embouligue (Photo 7).

7 - Calanque de la Mounine

Nous passons devant les restes de l’ancienne batterie Napoléonienne de l’Estéou de Bocque (*) construite dans les années 1810, avec son mur en forme d’arc de cercle (Photo 8). 

(*) Il semblerait que la batterie s’appelait plutôt Estéou de Bouque (et non de Bocque) ce qui signifierait Écueil de l’embouchure, son rôle étant d’empêcher les corsaires de débarquer à l’embouchure de Callelongue (cf: Nicoulina, blog Randomania).

8 - Batterie Napoléonienne de l'Estéou de Bocque

Nous voila maintenant devant la Calanque de Marseilleveyre (Photo 9), située à un carrefour important, avec en face la continuation du GR 51-98 que nous emprunterons ultérieurement et à gauche le sentier # 3 vert (Grand Malvallon), dans le Plan des Cailles (Photo 10), conduisant à plusieurs destinations: Le Col de la Selle, les 3 Arches (voir Lien), le Belvédère Titou Ninou et le haut du Cirque des Walkyries. 

Cette calanque de Marseilleveyre est composée d’une plage de petits galets et de sable (*), d'une dizaine de cabanons et d'un restaurant. Sans eau ni électricité, toutes ces habitations ne sont donc ravitaillées que par la mer.

(*) Sa plage de sable et de gravillons est un vestige de son époque industrielle, le sable de Marseilleveyre ayant été exploité au XIXe siècle. Les petites falaises qui se trouvent sur la plage sont en effet les restes d’une ancienne carrière. Les premiers cabanons ont d’ailleurs été construits pour loger les ouvriers de la carrière. Le sable de Marseilleveyre a notamment été utilisé pour construire des chaussées à Marseille.

9 - Calanque de Marseilleveyre

10 - Plan des Cailles

Nous passons près de la petite Calanque des Queyrons, beaucoup moins connue que ses voisines. Elle possède une minuscule plage de galets, très calme, mais peu abritée du vent.

En poursuivant sur le GR 51-98 (Photos 11,et 12) nous arrivons, 500 m plus loin, à la Calanque de Podestat (*), située entre les calanques des Queyrons et de L’Escu. C'est la dernière calanque facilement accessible et où il est possible de se baigner par beau temps, avant que le GR 51-98 ne remonte en direction du col de Sormiou. De petites falaises bordent cette calanque avec au fond une plage de galets, dans un cadre très agréable (Photos 13 et 14).

(*) Podestat: Deux étymologies sont proposées. Ce nom serait soit issu de Port d'Estoc, un estoc étant un engin de pêche, soit signifierait Port Estacade, une estacade étant une barrière flottante fait par l'assemblage de pieux, établie à l'entrée d'un port dans un but de protection.

11 - Sur le GR, après Marseilleveyre

12 - Sur le GR avant Podestat

13 - Calanque de Podestat

14 - Calanque de Podestat 

Après la Calanque de Podestat, le GR 51-98 monte progressivement pour arriver à un promontoire rocheux (Photo 15) au pied duquel part le sentier # 5a vert qui rejoint la Corniche du Pêcheur, puis la mystérieuse Calanque de l'Escu. Le chemin monte ensuite de manière beaucoup plus soutenue.

15 - Au dessus de la Corniche des Pêcheurs menant à la Calanque de l'Escu

A environ 600 m en amont du précédent promontoire, nous croisons sur notre gauche une sente pierreuse dans le Cirque de la Bougie, se dirigeant vers La Tour Carrée des Walkyries. Nous nous y engageons avec entrain et conviction (Hum !). Disons honnêtement que cet enthousiasme, pour cette voie inédite pour nous, est surtout ressenti par mon ami photographe, recherchant ainsi l'opportunité de prendre quelques clichés originaux.

Il s'agit en fait d'un raide pierrier sauvage, évidemment non balisé, particulièrement instable et pénible qu'il ne faut surtout pas perdre pour garder une pente raisonnable et dont votre serviteur a une sainte horreur (Pour preuve voir la Photo 16), exception faite des magnifiques plants de romarin ornés d'une multitudes de petites fleurs roses, fort appréciées des abeilles et des hommes (Photo 17).

16 - Grr! Ça grimpe dur, ça glisse dur ! 

17 - De splendides fleurs de romarin en récompense

Si l'on fait abstraction de l'aspect désagréable de crapahuter sur cet éboulis, il faut bien reconnaître que le panorama qui s'offre à nous et les images que l'on peut en tirer, valent sans doute l'effort consenti, comme ce monolithe ayant l'aspect d'une tête de gorille contemplant l'horizon (Photo 18), ou ce rassemblement d'aiguilles en contrebas (Photo 19). Sur cette dernière photo on voit très bien le sentier que nous avions emprunté précédemment.

18 - Un gorille dans nos calanques ??

19 - Multitude d'aiguilles 

Vers l'Est, nous voyons parfaitement l'Aiguille de la Bougie, gros monolithe haut de 75 mètres qui se dresse à l'extrémité du Cirque du même nom (Photos 20 et 21) et vers l'Ouest la magnifique Aiguille Bompard (*), dans un ensemble de rochers rappelant, avec un peu d'imagination, la forme d'un chameau  accroupi (Photos 22, 23 et 24).

(*) Nous remercions Jean Marc Nardini, de l'Association Les Calancoeurs, pour nous avoir aider à identifier, sur nos photos, cette superbe Aiguille Bompard.

20 - La Bougie

21 - La Bougie

22 - Aiguille Bompard

23 - Aiguille Bompard, encore

24 - Aiguille Bompard, toujours. Un chameau ?

Après quelques minutes de repos, nous reprenons notre montée sur cette piste pierreuse, toujours très raide, avec désormais quelques appréhensions. En effet, à l'endroit où nous nous trouvons, nous avons des falaises, infranchissables en ce qui nous concerne, à notre droite (voir photo 21) et à notre gauche (voir photo 24). Devant nous se dresse le contrefort du Belvédère Titou Ninou tout autant insurmontable. Que faire ? Revenir sur nos pas, par ce désagréable éboulis ? Option peu réjouissante! C'est alors que Philippe, en bon navigateur, déclare sur un ton péremptoire: "Lorsqu'en navigation, on choisit une option, on la poursuit jusqu'au bout". N'étant pas au fait de ces traditions maritimes, je décide néanmoins de me ranger à son opinion. Bien nous en a pris, car après quelques instants d'observation, nous apercevons une petite brèche dans la falaise. Nous sommes ainsi devant une paroi d'environ 2 - 3 mètres de haut qu'il est relativement facile de franchir par quelques pas d'escalade (Photo 25).

25 - Seule brèche autorisant une sortie honorable

A sa sortie nous découvrons, avec satisfaction, la présence d'un petit cairn (Photo 26), indiquant donc que d'autres hominidés ont déjà, avant nous, emprunté cette piste. Par ailleurs, le sentier, désormais beaucoup moins pentu et de bien meilleure qualité nous permet de passer sans encombre près du Col de la Lèbre et de contourner, par l'ouest, le promontoire rocheux abritant le Belvédère Titou-Ninou et la Tour Carrée des Walkyries.

26 - Petit cairn à la sortie de la brèche, à ne pas manquer

Nous croisons, après quelques centaines de mètres, le sentier # 4 vert et profitons de nous retrouver enfin en terrain connu pour s'accorder un moment de repos et pour casser la croûte. Là, nous sommes tentés de faire notre cette devise de Paul Valéry: “Quand nous parvenons au but, nous croyons que le chemin a été le bon. ”

Pour le retour, nous nous engageons sur ce sentier # 4 vert qui redescend dans le Malvallon Sud (pierrier facile) (Photo 27) jusqu'à l'embranchement avec le sentier # 3 vert du Grand Malvallon (Photo 28).

27 - Dans le Malvallon Sud

28 - Grand Malvallon

Nous traversons le Plan des Cailles, retrouvons la Calanque de Marseilleveyre (Photo 29) et reprenons le GR 51-98 jusqu'à l'intersection avec le sentier # 2a noir menant au Sémaphore. Nous décidons de poursuivre par le bord de mer et avons l'agréable surprise de constater que des travaux d'aménagement ont récemment été réalisés, rendant la progression sur ce sentier, beaucoup plus confortable qu’auparavant. Cela nous permet par ailleurs d'avoir une belle vue de l'Ile Maïre et de ses Pharillons, sous un ciel, maintenant très chargé (Photo 30).

29 - Calanque de Marseilleveyre, le retour

30 - Autre vue de Maïre et des Pharillons au retour

Nous redescendons enfin jusqu'au port de Callelongue que nous atteignons vers 15h30.