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Fiche Technique

Difficulté: Difficile

Temps: 5 h environ 

Distance: 5.7 Km

 

Aujourd'hui notre randonnée débute du parking situé à la Madrague de Montredon vers 10h30 (Photo 1). Notre objectif était le franchissement du "Pas de la Cabre" et la visite d'une grotte située après ce Pas. Pour cela Philippe, notre photographe, avait transporté toute une série d'équipements sophistiqués (pour l'instant n'en disons pas d'avantage, nous en reparlerons ultérieurement).

Pour commencer, le point météo: ciel un peu voilé en débutant puis bleu par la suite. Température agréable. 

1 - Entrée du Parc

La Madrague de Montredon, l'une des portes du parc des Calanques est un petit port de pêche aux allures de carte postale qui abrite aussi bien des bateaux de plaisance que des "pointus marseillais" (*) (Photo 2). Cependant, cet endroit fort agréable a une verrue dans le pied, les vestiges de l'ancienne usine chimique de plomb, d'arsenic, de mercure, d'acide tartrique... qui après deux siècles d’activité industrielle a causé des dégâts très importants sur l'environnement (Photo 3). Heureusement depuis 2012, date de la création du Parc National des Calanques, a été mis en place un programme de dépollution du site et de sécurisation des longues cheminées rampantes, qui servaient à extraire les fumées polluées des usines. Ouf! mieux vaut tard que jamais.

 (*) Pointus: Famille de barques de pêche Marseillaises se caractérisant par une proue «particulière», le capian avec sa forme de phallus, souvent peint en rouge.

2 - Port de la Madrague

3 - Usine chimique dans le quartier de la Madrague de Montredon

Bon, revenons à notre rando et donc à des aspects plus sympathiques, mais pas tout de suite. Dès le début, nous empruntons le Sentier # 5 noir qui monte dans le Vallon de la Croix Noire et passons au dessus de l'impressionnant conduit de la cheminée rampante. L'édifice, tout en pierres sèches, est certes spectaculaire et il est vraiment tentant d'aller le visiter, nous l'avons fait et cependant, attention ! cela est fortement déconseillé car l'intérieur du conduit est toujours très pollué (Photo 4). 

Néanmoins, la vue sur le petit port de la Pointe Rouge et des plages de Marseille est très belle.

4 - Longue cheminée rampante

Rien n'est vraiment plat dans nos chères calanques et de ce fait notre sentier se poursuit avec constamment des montées et des descentes. Cela nous conduit à un virage où une solide grille nous empêche de continuer sur l'ancien tracé passant par le Vallon Sanglant, jugé trop aérien et donc dangereux. De ce point, nous pouvons tout de même avoir une vue intéressante de la "Roche Percée de Beouveyre" que nous avons vainement cherchée lors d'une précédente rando (Madrague-Béouveyre-Col Moutte) et que nous pourrons donc visiter aujourd'hui.

Nous sommes donc tenus d'emprunter un raide et peu agréable pierrier sur la droite et nous franchissons quelques ressauts rocheux où l'utilisation des mains s'avère parfois nécessaire pour arriver à une sorte de promontoire nous permettant d'admirer de splendides vues de Marseille, notamment les plages du Prado et de la Pointe Rouge (Photo 5).

5 - Vue depuis le promontoire des plages et de la ville

Nous arrivons maintenant à un carrefour de plusieurs chemins (Photo 6) et là, sommes confrontés à un problème provenant du fait que les nouvelles cartes IGN des calanques ont été modifiées. En effet, sur les anciennes cartes, on trouvait, à droite, le Sentier # 1 marron partant en direction du sommet de Beouveyre et à gauche, le Sentier # 5 noir et surtout le Sentier # 1 vert conduisant au "Pas de la Cabre". Désormais, les 2 sentiers, vert et marron, se superposent et il n'est plus du tout fait mention du Pas de la Cabre qui n'est donc plus connu... que par ceux qui le connaissent !.

Il ne faudrait pas que ceci ait comme conséquence un non entretien des sentiers conduisant à ce site pourtant magnifique.

 6 - A la croisée des chemins 5 noir-1 marron-1 vert modifié

En ce qui nous concerne, nous descendons sur la gauche et après quelques dizaines de mètres nous croisons un petit sentier permettant d'accéder à la Roche Percée. Une petit pas d'escalade permet d'accéder à cette sorte de tunnel d'une dizaine de mètres. La vue sur le Mont Rose côté Ouest et le Cirque des Aiguilles côté Est est saisissante (Photos 7 et 8). Malheureusement, cette belle curiosité de la nature a été lamentablement taguée par quelques ignares, incultes de surcroît, se considérant certainement comme les fils spirituels de Matisse, voire de Picasso (Grrrrr!). 

7 - Roche Percée de Béouveyre avec vue sur le Mont Rose

8 - Roche Percée de Béouveyre avec vue sur le Cirque des Aiguilles

Ensuite, nous descendons encore quelques minutes sur le Sentier # 5 noir -  1 marron pour retrouver sur la droite l'ex Sentier # 1, vert serpentant, dans le très beau Vallon des Aiguilles (Photo 9) qui nous conduit au pied d'une haute falaise, apparemment infranchissable (Photo 10). Nous apercevons sur la partie gauche de la photo "L'aiguille des oreilles de lapin", facilement reconnaissable et très caractéristique de l'endroit. 

 
9 - Vallon des Aiguilles

 
10 - Cirque des Aiguilles avec l'aiguille des Oreilles de lapin (sur la gauche)

C'est au pied de cette muraille que se trouve le "Pas de la Cabre", ressaut vertical d'environ quatre mètres de hauteur (Photo 11). Son franchissement implique une petite escalade ", certes relativement aisée" par la présence de bonnes prises, mais où nous nous rendons vite compte qu'il n'est pas facile de placer le premier pied et qu'il est préférable d'avoir de longues jambes (Photo 12).

11 - Pas de la Cabre

12 - Pas de la Cabre

Ce passage assez raide est surmonté d'un sentier très pentu en éboulis (Photo 13)  qui monte vers le Col des Chèvres. 

13 - Sentier en éboulis en amont du Pas de la Cabre

Avant d'arriver au sommet, se trouve un petit sentier partant sur la droite, mais très difficile à identifier car son balisage, supposé être vert pointillé, est absolument invisible. Heureusement, en cherchant bien, nous remarquons un petit cairn, dont la présence, fort à propos, nous indique la direction à suivre (Photo 14). 

 
14 - Cairn indiquant le départ de la Corniche menant à la Grotte de la Colonne

Nous nous retrouvons très vite sur une corniche, connue sous le nom de "Corniche Marius" (Photo 15), au pied de la falaise, de plus en plus étroite et par endroits particulièrement "aérée". Par exemple, vous noterez (ou pas) la présence de ladite corniche au centre de la Photo 16, derrière la barre de verdure horizontale. Il est fortement conseillé d'être prudent.  

15 - Corniche Marius, au pied de la falaise 

16 - Corniche Marius, proche de l'entrée de la grotte

Nous apercevons enfin, dans son renfoncement, la Grotte de la Colonne, en face de l'Aiguille du même nom (Photos 17 et 18).  

 
17 - Entrée de la Grotte de la Colonne 

18 - Aiguille de la Colonne

Nous pénétrons à l'intérieur de la grotte, plongée dans une semi obscurité, et c'est là que le matériel, évoqué en préambule et transporté par Philippe va trouver toute son utilité. Il s'agit, comme nous l'avons déjà mentionné lors d'une précédente rando (Les grottes du Rocher St Michel), d'une série de flashs perfectionnés, télécommandés par l'appareil photo, et qui se déclenchent de manière simultanée.

A la (faible) lumière naturelle, il n'est pas possible d'apprécier réellement les concrétions à l'intérieur de la grotte. En revanche, sous l'éclairage des flashs, nous découvrons une merveilleuse palette de couleur recouvrant les cascades de stalactites allant du vert au rouge en passant par le jaune et l'orange (Photos 19, 20 et 21).

C'est magnifique !.

19 - Intérieur de la Grotte de la Colonne

 
20 - Intérieur de la Grotte de la Colonne 

21 - Intérieur de la Grotte de la Colonne

Nous choisissons cet abri pour casser la croûte et, cabotins que nous sommes, nous en profitons pour poser fièrement devant l'entrée de la grotte (Photos 22 et 23).

22

23

Notre rando se poursuit en retrouvant le sentier montant, à travers un couloir d'aragonite (*) intéressant (Photo 24), vers le Col des chèvres (Photo 25). 

(*) L’aragonite: est un minéral composé de carbonate de calcium, utilisé en lithothérapie car elle est connue pour fortifier l’ossature du corps. Le nom dérive de la localité où on l'a découverte, Molina de Aragon en Espagne 

24 - Cristaux d'aragonite 

 
25 - Col des Chèvres

De là, nous nous engageons sur le Sentier # 5 jaune pour descendre le Vallon de l'aigle (Photo 26) et atteindre le Col Moutte (Photo 27).

26 - Vallon de l'Aigle

27 - Col Moutte

Environ 40 minutes plus tard sur ce sentier, nous croisons sur notre droite le Sentier # 1a noir, aussi connu sous le nom de "Corniche Salis", que nous prenons. En suivant ce sentier, nous passons devant 2 très beaux monolithes avec, en fond, une vue sur l'ile Maïre, le port des Goudes et la baie des singes (Photo 28).

28 - Monolithes le long de la Corniche Salis

Nous arrivons au Col de Brès à l'intersection avec le GR 51 - 98 où une plaque a été scellée en hommage à Antoine Pellicé, président des excursionnistes marseillais de 1911 à 1940 (Photo 29). 

29 - Plaque commémorative en l'honneur du Président Péliccé

Nous bifurquons à droite sur le GR , appelé Sentier du Président qui permet une marche tranquille (Photos 30 et 31) en passant par quelques pittoresques escaliers taillés dans la roche, il y a longtemps.

30 - Sur le Sentier du Président

31 - Sur le Sentier du Président

Nous retrouvons enfin la Madrague de Montredon et notre parking vers 16h40.